La semaine passée, j'ai fièrement annoncé que FR3 allait faire un mini-reportage sur ma reconversion d'enseignante spécialisée en expert en Chrono-nutrition et praticienne EFT, qui devait passer au 19/20, édition nationale.
Les prises de vue ont bien eu lieu. Pour un reportage de 2 minutes 30, plus de 4 heures de tournage.
On avait RV devant mon ancien collège pour une prise de vue, avec celui-ci en toile de fond. A l'intérieur, j'aurais dit non, mais en extérieurs, ça ne me dérangeait pas. Je les ai attendus, mais ils sont arrivés en retard, donc plus de gamins dans la cour pour donner de l'animation. Ils m'ont demandé alors de trouver un/e collègue pour lui demander ce qu'il/elle pensait de ma reconversion. Cela me gênait de déranger des gens au boulot, mais j'ai néanmoins trouvé une ancienne collègue qui voulait bien me rendre ce service. Elle a prévenu le principal pour accord (par téléphone car il était à l'extérieur), mais comme c'était en dehors de l'établissement, il n'y avait pas souci, c'était OK.
Mais une fois que cette personne était là, non, ça n'allait pas, ils voulaient plus: que ça se fasse dans la salle des profs. "Non, a-t-elle dit, le principal n'est pas là pour donner son accord". Normal: on ne filme pas dans un établissement sans l'accord du responsable des lieux. "Bon, on reviendra à la récré, il y aura du mouvement dans la cour" ont-ils dit.
On est donc partis sur mon lieu de travail tourner avec deux de mes clients qui avaient accepté de participer. Très bien, rien à dire. Ah, si, c'est rigolo, je vous promets: "refaites là, on va tourner avec la caméra devant... Puis: refaites la même chose, on va tourner avec la caméra derrière... etc... ah, et puis on va recommencer encore une fois, ça a été trop rapide... "Trop fun, comme disent les djeuns !
Puis on est repartis au collège pour la récré: ils ont vu le principal qui a dit NON pour la salle des profs, parce que pour lui, la moindre des choses, ça aurait d'avoir pu les prévenir. La salle des profs, c'est LE lieu de repos des profs. Ce n'est pas ouvert au public. Très sympathique, il a proposé la salle d'accueil du collège. Mais ça ne leur convenait pas.
J'ai remercié, je me suis excusée du dérangement (assez gênée de tout ce foin autour de moi), on est partis vers l'extérieur. Mais le caméraman est retourné discuter avec le principal, et on l'a attendu. J'ai demandé au perchman: " Qu'est-ce qu'il fait ? Où est-il passé ?". On m'a répondu sur un air mystérieux "Il est parti s'occuper de ses affaires". Je me perdais en conjectures, gênée d'imaginer qu'il était parti insister... il est revenu dire: "c'est bon, on a l'autorisation !"
J'étais vraiment gênée mais depuis le début de l'après-midi, ils me disaient "faites-ci, faites-ça" que je commençais à en avoir un peu marre et à être vidée... et avoir envie que cela finisse au plus vite. Aussi quand ils m'ont dit: "faites trois pas dans la cour, il a donné son autorisation", je l'ai fait... mais je n'avais pas prévu que la caméra me suive, et quand j'ai voulu m'arrêter, ils m'ont dit de continuer à avancer... Ils m'ont fait traverser la cour... dans la tête j'avais une sonnette d'alarme allumée mais comme je n'avais pas envie de recommencer encore une fois la prise de vue, j'ai continué.
Les élèves se sont attroupés autour de nous et on ne pouvait plus avancer... la réalisatrice s'est adressé à eux en disant qu'ils n'avaient pas le droit de les filmer, les élèves se sont mis à crier, il y a eu un ou deux trucs de lancés...
Le caméraman m'a demandé: où est la salle des profs ? et on est partis s'y réfugier... sauf que les profs n'étaient pas prévenus et que certains n'étaient vraiment pas contents, et je les comprends. Ils ne voulaient pas paraître à l'image et se sont enfermés dans une petite salle sans fenêtre... deux ou trois collègues ont accepté de jouer le jeu, donc mini reportage sur mon retour au collège... et leur regard sur ma reconversion.
Mais là, le principal est arrivé en disant: "quoi ? Je vous autorise 15 à 20 secondes à l'entrée de la cour, vous avez passé outre mon interdiction et je vous retrouve dans la salle des profs ? Vous avez profité qu'on m'appelle au téléphone pour faire ça derrière mon dos ! C'est inadmissible !"
J'ai compris d'un coup qu'ils s'étaient servis de moi, que je m'étais fait manipuler (ce que je ressentais confusément, sans le formuler, depuis le début de l'après-midi)... J'étais dans mes petits souliers ! J'aurais voulu disparaître. Carrément au bord du malaise... je me suis excusée... mais ils ont argumenté que le principal avait autorisé une séquence de 15 à 20 secondes ! Et qu'ils s'étaient mal compris parce que pour eux, il leur faut plus pour "avoir 15 ou 20 secondes" à l'écran ! Et qu'ils n'utiliseraient pas les images...
Ils ont discuté longuement, le principal a fini par donner son accord, l'équipe lui a donné les coordonnées de FR3 Centre pour faire passer les sections sportives du collège aux infos régionales, et on s'est quitté sur ces faits. Je ruminais mon malaise...
Ils l'ont senti. Ils ont décidé de faire une prise de vue non prévue, et m'ont emmenée dans le centre ville pour une prise de vue sur la place centrale... "pour finir le reportage". Le caméraman est allé se faire ouvrir une fenêtre du 5ème étage de la médiathèque pour faire un zoom rapide sur ma silhouette plantée au milieu, puis est ensuite descendu me filmer marchant vers le Bois-Merrain.
Je l'ai vécu comme une manipulation de plus. Car évidemment, ainsi, tous les chartrains qui auraient vu les infos auraient compris que je m'installais près de Chartres, et du coup il est clair que cela aurait donné un coup de fouet à mon activité qui démarre.
J'ai fait part de ces façons de faire au responsable de "Aide aux profs" qui m'avait demandé de participer à ce reportage. Il a été choqué et a aussitôt demandé à FR3 de ne pas être cité dans ce sujet, et j'ai également fait savoir que je refusais que ces images volées soient utilisées. Le reportage est donc passé aux oubliettes. Vous ne le verrez pas.
Que tous les experts en chrono-nutrition et praticiens EFT me pardonnent, ces deux disciplines auraient été évoquées dans le reportage... mais finalement, il vaut mieux qu'elles ne soient pas associées puisqu'elles sont distinctes, et pour moi, il vaut mieux qu'il n'y ait pas de reportage du tout qu'un reportage obtenu dans ces conditions si peu respectueuses des gens. Je comprends que la presse agisse ainsi dans un pays dictatorial ou pour mettre à jour des malversations ou des tromperies, mais je ne vois pas en quoi cela a un quelconque intérêt de pratiquer le forcing pour demander à une personne ce qu'il pense de la reconversion d'un ancien collègue...
Evidemment, je prie tout le personnel du collège de bien vouloir me pardonner de ne pas avoir été capable de m'opposer à cela sur le moment, je ne voudrais pas qu'on pense que j'ai voulu les utiliser... Je les prie également de bien vouloir m'excuser pour l'agitation créée chez les élèves, je sais trop bien ce que cela entraine lors de la reprise des cours. Je les prie de croire que je suis réellement atterrée des conséquences de mon manque de réaction face à ces évènements.
Je n'accepte pas de faire parler de moi et de ma reconversion dans de telles conditions. Je refuse de tirer le moindre avantage de telles pratiques. Je réussirai grâce à mon travail et mes compétences, pas en marchant sur les gens, pas en me servant d'eux. Cela ne va pas plus loin. Et ainsi, je me sens en accord avec moi-même.
Les prises de vue ont bien eu lieu. Pour un reportage de 2 minutes 30, plus de 4 heures de tournage.
On avait RV devant mon ancien collège pour une prise de vue, avec celui-ci en toile de fond. A l'intérieur, j'aurais dit non, mais en extérieurs, ça ne me dérangeait pas. Je les ai attendus, mais ils sont arrivés en retard, donc plus de gamins dans la cour pour donner de l'animation. Ils m'ont demandé alors de trouver un/e collègue pour lui demander ce qu'il/elle pensait de ma reconversion. Cela me gênait de déranger des gens au boulot, mais j'ai néanmoins trouvé une ancienne collègue qui voulait bien me rendre ce service. Elle a prévenu le principal pour accord (par téléphone car il était à l'extérieur), mais comme c'était en dehors de l'établissement, il n'y avait pas souci, c'était OK.
Mais une fois que cette personne était là, non, ça n'allait pas, ils voulaient plus: que ça se fasse dans la salle des profs. "Non, a-t-elle dit, le principal n'est pas là pour donner son accord". Normal: on ne filme pas dans un établissement sans l'accord du responsable des lieux. "Bon, on reviendra à la récré, il y aura du mouvement dans la cour" ont-ils dit.
On est donc partis sur mon lieu de travail tourner avec deux de mes clients qui avaient accepté de participer. Très bien, rien à dire. Ah, si, c'est rigolo, je vous promets: "refaites là, on va tourner avec la caméra devant... Puis: refaites la même chose, on va tourner avec la caméra derrière... etc... ah, et puis on va recommencer encore une fois, ça a été trop rapide... "Trop fun, comme disent les djeuns !
Puis on est repartis au collège pour la récré: ils ont vu le principal qui a dit NON pour la salle des profs, parce que pour lui, la moindre des choses, ça aurait d'avoir pu les prévenir. La salle des profs, c'est LE lieu de repos des profs. Ce n'est pas ouvert au public. Très sympathique, il a proposé la salle d'accueil du collège. Mais ça ne leur convenait pas.
J'ai remercié, je me suis excusée du dérangement (assez gênée de tout ce foin autour de moi), on est partis vers l'extérieur. Mais le caméraman est retourné discuter avec le principal, et on l'a attendu. J'ai demandé au perchman: " Qu'est-ce qu'il fait ? Où est-il passé ?". On m'a répondu sur un air mystérieux "Il est parti s'occuper de ses affaires". Je me perdais en conjectures, gênée d'imaginer qu'il était parti insister... il est revenu dire: "c'est bon, on a l'autorisation !"
J'étais vraiment gênée mais depuis le début de l'après-midi, ils me disaient "faites-ci, faites-ça" que je commençais à en avoir un peu marre et à être vidée... et avoir envie que cela finisse au plus vite. Aussi quand ils m'ont dit: "faites trois pas dans la cour, il a donné son autorisation", je l'ai fait... mais je n'avais pas prévu que la caméra me suive, et quand j'ai voulu m'arrêter, ils m'ont dit de continuer à avancer... Ils m'ont fait traverser la cour... dans la tête j'avais une sonnette d'alarme allumée mais comme je n'avais pas envie de recommencer encore une fois la prise de vue, j'ai continué.
Les élèves se sont attroupés autour de nous et on ne pouvait plus avancer... la réalisatrice s'est adressé à eux en disant qu'ils n'avaient pas le droit de les filmer, les élèves se sont mis à crier, il y a eu un ou deux trucs de lancés...
Le caméraman m'a demandé: où est la salle des profs ? et on est partis s'y réfugier... sauf que les profs n'étaient pas prévenus et que certains n'étaient vraiment pas contents, et je les comprends. Ils ne voulaient pas paraître à l'image et se sont enfermés dans une petite salle sans fenêtre... deux ou trois collègues ont accepté de jouer le jeu, donc mini reportage sur mon retour au collège... et leur regard sur ma reconversion.
Mais là, le principal est arrivé en disant: "quoi ? Je vous autorise 15 à 20 secondes à l'entrée de la cour, vous avez passé outre mon interdiction et je vous retrouve dans la salle des profs ? Vous avez profité qu'on m'appelle au téléphone pour faire ça derrière mon dos ! C'est inadmissible !"
J'ai compris d'un coup qu'ils s'étaient servis de moi, que je m'étais fait manipuler (ce que je ressentais confusément, sans le formuler, depuis le début de l'après-midi)... J'étais dans mes petits souliers ! J'aurais voulu disparaître. Carrément au bord du malaise... je me suis excusée... mais ils ont argumenté que le principal avait autorisé une séquence de 15 à 20 secondes ! Et qu'ils s'étaient mal compris parce que pour eux, il leur faut plus pour "avoir 15 ou 20 secondes" à l'écran ! Et qu'ils n'utiliseraient pas les images...
Ils ont discuté longuement, le principal a fini par donner son accord, l'équipe lui a donné les coordonnées de FR3 Centre pour faire passer les sections sportives du collège aux infos régionales, et on s'est quitté sur ces faits. Je ruminais mon malaise...
Ils l'ont senti. Ils ont décidé de faire une prise de vue non prévue, et m'ont emmenée dans le centre ville pour une prise de vue sur la place centrale... "pour finir le reportage". Le caméraman est allé se faire ouvrir une fenêtre du 5ème étage de la médiathèque pour faire un zoom rapide sur ma silhouette plantée au milieu, puis est ensuite descendu me filmer marchant vers le Bois-Merrain.
Je l'ai vécu comme une manipulation de plus. Car évidemment, ainsi, tous les chartrains qui auraient vu les infos auraient compris que je m'installais près de Chartres, et du coup il est clair que cela aurait donné un coup de fouet à mon activité qui démarre.
J'ai fait part de ces façons de faire au responsable de "Aide aux profs" qui m'avait demandé de participer à ce reportage. Il a été choqué et a aussitôt demandé à FR3 de ne pas être cité dans ce sujet, et j'ai également fait savoir que je refusais que ces images volées soient utilisées. Le reportage est donc passé aux oubliettes. Vous ne le verrez pas.
Que tous les experts en chrono-nutrition et praticiens EFT me pardonnent, ces deux disciplines auraient été évoquées dans le reportage... mais finalement, il vaut mieux qu'elles ne soient pas associées puisqu'elles sont distinctes, et pour moi, il vaut mieux qu'il n'y ait pas de reportage du tout qu'un reportage obtenu dans ces conditions si peu respectueuses des gens. Je comprends que la presse agisse ainsi dans un pays dictatorial ou pour mettre à jour des malversations ou des tromperies, mais je ne vois pas en quoi cela a un quelconque intérêt de pratiquer le forcing pour demander à une personne ce qu'il pense de la reconversion d'un ancien collègue...
Evidemment, je prie tout le personnel du collège de bien vouloir me pardonner de ne pas avoir été capable de m'opposer à cela sur le moment, je ne voudrais pas qu'on pense que j'ai voulu les utiliser... Je les prie également de bien vouloir m'excuser pour l'agitation créée chez les élèves, je sais trop bien ce que cela entraine lors de la reprise des cours. Je les prie de croire que je suis réellement atterrée des conséquences de mon manque de réaction face à ces évènements.
Je n'accepte pas de faire parler de moi et de ma reconversion dans de telles conditions. Je refuse de tirer le moindre avantage de telles pratiques. Je réussirai grâce à mon travail et mes compétences, pas en marchant sur les gens, pas en me servant d'eux. Cela ne va pas plus loin. Et ainsi, je me sens en accord avec moi-même.
Bravo Agnès.
RépondreSupprimerToujours la même, ne change pas.
Ph. ROSSELL.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerToujours la même gaffeuse tu veux dire !!!!!!!!!!! merci à toi...
RépondreSupprimer